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Rifiuti tossici nei mari della Calabria


La mafia calabraise est accusée d'avoir coulé des bateaux de déchets toxiques

Articolo di Philippe Ridet, pubblicato su "Le Monde" del 25 settembre scorso.


Un repenti de la N'dranghetta (la mafia calabraise), un juge teigneux et un robot téléguidé : il a fallu la conjonction de ces trois éléments pour faire remonter à la surface le mystère des bateaux coulés en Méditerranée avec leur chargement de déchets toxiques - pour certains radioactifs.

Jusqu'alors, Francesco Fonti, 64 ans, condamné à cinquante ans de prison pour trafic de drogue et devenu "collaborateur de justice" en échange de sa liberté, avait été peu écouté. Son récit détaillé des sabordages de trois navires qu'il aurait effectués en 1992, et de la trentaine d'autres dont il aurait entendu parler, n'avait trouvé qu'un écho circonspect.

L'association écologiste Legambiente et les enquêtes de plusieurs journalistes - dont celle d'Ilaria Alpi et Miran Hrovatin, assassinés en 1994 en Somalie - avaient pourtant confirmé une partie de ses dires. On savait que les parrains calabrais - aujourd'hui reconvertis dans le trafic de cocaïne - s'étaient spécialisés, dans les années 1980 et 1990, dans le transport de déchets toxiques vers l'Afrique (parallèlement à celui des armes). Mais la preuve n'avait pas été apportée qu'ils pouvaient aussi les faire disparaître en pleine mer. Faute d'avoir jamais retrouvé le corps du délit, la justice avait clos la plupart des enquêtes.

Par chance, cela n'a pas été le cas pour celle portant sur la disparition du Cunsky, un navire marchand de 116 mètres de long. Peu après avoir pris son poste à Paola, une petite ville de Calabre, en 2008, le juge Bruno Giordano décide de la reprendre. Sans moyens, il peut compter sur le soutien de Silvestro Greco, un ancien biologiste marin, adjoint à l'environnement pour la région. "Personne ne faisait rien, nous nous sentions responsables", explique celui-ci.

La Calabre débloque 700 000 euros pour financer les recherches en mer. Le 12 septembre, un robot téléguidé découvre une épave correspondant aux dimensions du Cunsky, gisant à 487 m de profondeur, à 14 milles nautiques de Cetraro, sur la côte occidentale de la Calabre. Le robot effectue un travelling le long de la coque et de la proue. La présence d'un trou provoqué par une explosion confirme les aveux de Francesco Fonti.

A l'époque, trois autres navires ont connu un sort similaire : l'Yvonne A et le Voriais Sporadies, portés disparus, ainsi que le Jolly Rosso, échoué avec sa cargaison de déchets. "Tous ces bateaux ont une histoire commune, raconte Andrea Palladino, journaliste pour le quotidien communiste Il Manifesto. Ils composaient un convoi qui, en 1989, est parti récupérer au Liban des centaines de tonnes de déchets toxiques en provenance d'un autre navire, le Lynx. Ces déchets avaient été produits par des entreprises pharmaceutiques et chimiques italiennes. Pour 500 euros la tonne, une société milanaise - la Jelly Wax - se faisait fort de s'en débarrasser dans un pays du tiers-monde. Au prix de 30 euros la tonne, le profit pouvait être faramineux. Parti d'un port italien, le Lynx a transité par Djibouti et le Venezuela pour finir au Liban. Partout, il a été refusé."

L'hypothèse communément admise est que, par la suite, des intermédiaires se soient résolus à des méthodes plus expéditives en confiant à la N'dranghetta le soin de faire disparaître bateau et chargement. "C'était une procédure facile et habituelle", a déclaré Francesco Fonti. Avancée par Greenpeace dès 1995, cette thèse avait alors été écartée par le gouvernement italien.

Le juge Giordano a fait, mardi 22 septembre, un bref passage à Rome afin d'être entendu par la commission antimafia du Parlement. "Si les révélations de Fonti sont confirmées par la découverte du Cunsky, cela signifie que deux autres navires, au moins, et leur chargement toxique gisent le long des côtes italiennes, et que l'affaire regarde maintenant le pays tout entier", a-t-il déclaré.

Il existe par ailleurs des milliers de pages de documents concernant des procédures ouvertes en Ligurie, en Toscane ou au Piémont au sujet des disparitions toujours inexpliquées du Nikos I, du Mikigan, de l'Ani, du Marco Polo, du Koraline ou encore du Riegel, d'autres navires. "Nous avons demandé à réunir tous les documents et toutes les enquêtes sur les bateaux coulés, ainsi que sur la mort d'Ilaria Alpi et Miran Hrovatin. Nous allons aussi entendre les témoins et le repenti", a déclaré Gaetanno Pecorella, le président de la commission antimafia. "Il est disposé à aller de l'avant", se réjouit le juge Giordano.

L'ouverture d'une enquête d'ampleur nationale est également réclamée par Legambiente, qui redoute les pressions et les menaces qui pourraient refroidir les ardeurs du juge. Toujours muet sur la question, le gouvernement italien a débloqué, via le ministère de l'environnement, des moyens en hommes et en matériel pour appuyer l'enquête, établir officiellement l'identité de l'épave retrouvée, assainir la zone et rechercher d'autres navires.

"Le coût de ces opérations ne peut pas être supporté par un seul ministère. Ce n'est plus seulement le problème de la Calabre ou de l'Italie, mais de la Méditerranée tout entière", soutient Sebastiano Veneri, vice-président de Legambiente, qui a l'intention d'alerter l'Union européenne et les Nations unies. L'association affirme vouloir tout faire pour que l'urgence écologique soit prise en compte et que des recherches de grande envergure soient entreprises en Méditerranée.

Francesco Fonti a fait d'autres révélations qui pourraient entraîner les enquêteurs vers les milieux politiques. De son récit détaillé, publié vendredi 18 septembre dans l'hebdomadaire L'Espresso, émerge un arrière-plan jusqu'alors négligé. Il y est question d'un agent des services secrets italiens, d'hommes politiques importants, d'un ballet de voitures diplomatiques... Les écologistes redoutent qu'en accusant le pouvoir de l'époque d'avoir été complice de ce trafic, Francesco Fonti cherche moins à faire avancer l'enquête qu'à l'enliser une nouvelle fois.

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