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Zaha Hadid offre à Rome un musée du XXIe siècle


L'Anglo-Irakienne Zaha Hadid, 59 ans, est un poids lourd de l'architecture d'aujourd'hui. Lauréate du prix Pritzker 2004 (le Nobel de l'architecture), elle est une star parmi les stars, et qui le sait assez pour être avare de mots, sinon pour déplorer les retards des travaux.

Elle vient d'achever à Rome, au nord de la piazza del Popolo, dix ans après le concours, la lente élévation du Maxxi, un musée des arts du XXIe siècle.Durant trois jours, du 12 au 15 novembre, dans une ville plus tournée vers le passé que vers l'avenir, le public a pu visiter l'oeuvre de Zaha Hadid. Il n'y avait pas un tableau dedans, pas une sculpture, pas un écran.

Rien qu'une virginité constructive qui permet de montrer le bâtiment comme la première oeuvre du musée. L'inauguration, avec collections et bagages, est prévue pour la mi-mai 2010.

Cette ouverture précoce rappelle la saga du spectaculaire Musée juif de Berlin, achevé en 1998 par l'architecte Daniel Libeskind. Le musée était resté fermé de longs mois, le temps que soit décidé son contenu muséal.

La force symbolique de l'édifice le désignait pour devenir le Musée de la Shoah, alors manquant dans la capitale réunifiée. Et du reste le monument désert fut visité avec émotion par un public enthousiaste. Il fut décidé par la suite d'y présenter la vie de la communauté juive, au moyen d'une accumulation ethnographique sans grand intérêt.

Rome a mieux organisé la gloire de Zaha Hadid. Depuis l'ouverture, en 2002, de l'auditorium dessiné par Renzo Piano - 50 000 m2 de salles de concert lovées dans les bretelles d'autoroute au nord de la Ville éternelle -, le Maxxi s'affirme comme un chef-d'oeuvre en tous points surprenant.

Les dessins du concours, comme souvent chez Hadid, suaient la communication, l'hypertrophie des mécaniques 3D. Mais on sait avec la construction, en 2005, de deux bâtiments en Allemagne - le musée des sciences Phaeno de Wolfsburg, et l'usine BMW de Leipzig - qu'une fois réalisés, les dessins de Zaha Hadid et de son agence anglaise révèlent une déconcertante élégance, des espaces aussi splendides que saisissants, et sans grandiloquence.

A l'extérieur comme à l'intérieur.

Le même phénomène se produit à Rome, avec peut-être une plus grande logique spatiale. On imaginait un bâtiment de grande taille. Il l'est : 27 000 m2, c'est vaste pour présenter une collection d'art limitée pour l'instant à 300 malheureuses pièces achetées par l'Etat, et qui, de surcroît, ne sont pas vraiment axées sur le seul XXIe siècle : Boetti, Clemente, Kapoor, Merz, Richter, Warhol...

Mais il faut se rappeler que le musée a une deuxième fonction : la découverte de l'architecture, du XIXe au XXIe siècle, qui, malgré la fertilité sporadique de l'Italie, n'avait pas trouvé de refuge (Carpa, Rossi, Nervi, Ito, Rota...).

Chemin de croix

Le Maxxi est installé au 2, via Guido Reni, dans une zone sans intérêt. Tous les noms de rue attestent la proximité de l'Ecole des beaux-arts. Malgré sa taille, le bâtiment n'est pas visible dans ce quartier dominé par une imposante Ecole de la police nationale, protégée comme une prison.

Le projet d'Hadid, en fait, a tout du boa constrictor. Il s'enroule entre d'anciens édifices industriels, les digère, redressant juste la tête pour devenir une drôle de fenêtre donnant sur un large jardin public. Cette immense fenêtre apporte la lumière à une salle en porte-à-faux sur le jardin, seule de son espèce, dont les baies vitrées allongées évitent que l'édifice ne suscite la claustrophobie.

Entre l'auditorium, en sous-sol (à l'allure d'église, sans croix au fond du coeur, et meublé de fauteuils noirs), et la gueule du boa, tout en haut, le musée déroule, sur trois étages entrecroisés, un réseau complexe de longues galeries, dont le sol est généralement taillé à l'oblique. Soulignée de garde-corps d'un noir intense, une batterie d'escaliers aux cheminements improbables occupe un atrium central : peut-être le ventre du boa.

Les longs murs courbes peuvent rappeler le Palais de Tokyo à Paris. La longue pente proposée aux parcours des futurs visiteurs, nous rapprocherait du Musée Guggenheim, à New York, l'un des chefs-d'oeuvre de Frank Lloyd Wright, gros serpent roulé sur lui-même, qu'ici, à Rome, Zaha Hadid aurait déplié.

Les plafonds sont zébrés de longues poutres qui ont pour fonction de porter le toit mais aussi de permettre la suspension de tout ce qu'un artiste ou un conservateur pourra imaginer. Au-delà de mille détails exécutés avec maestria, le Maxxi donne un rare sentiment d'homogénéité. Pour un coût annoncé de 150 millions d'euros.

En mai, outre le Maxxi, doit aussi être inauguré le Macro, Musée d'art contemporain de Rome, dessiné par une autre femme architecte, la Française Odile Decq, 53 ans. Cette dernière, Lion d'or de la Biennale de Venise en 1996, a transformé radicalement la brasserie Peroni, à l'est de la Villa Borghese (54, vie Reggio Emilia). Elle a gagné ce concours il y a neuf ans.

Autant dire qu'entre Maxxi et Macro, le match est lancé depuis longtemps et qu'il a tout du chemin de croix.



Frédéric Edelmann, Le Monde

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